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Cour constitutionnelle fédérale, 15 décembre 2015, décision 2 BvL 1/12

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Auteurs / Autoren:
Source / Fundstelle:IN: Revue internationale de droit comparé, 2016, n°2, p. 550-552
Revue / Zeitschrift:Revue internationale de droit comparé
Année / Jahr:2016
Catégorie / Kategorie:Droit constitutionnel, Droit des finances publiques et fiscalité
Mots clef / Schlagworte:ALLEMAGNE, CONVENTION FISCALE, Primauté d'application, TRAITE INTERNATIONAL

       En 1985, l'Allemagne a conclu avec la Turquie une convention qui prévoyait que les rémunérations perçues en Turquie par des personnes assujetties à l'impôt sur le revenu en Allemagne n'étaient pas prises en compte dans le calcul de l'assiette de cet impôt.

      Une modification de la loi sur l'impôt sur le revenu (Einkommensteuergesetz) intervenue en 2003 a toutefois exigé que les foyers fiscaux qui se prévalent du régime d'une convention fiscale bilatérale visant à prévenir les doubles impositions, apportent la preuve que les revenus perçus ont bien été imposés par l'autre Etat partie. Les requérants, un couple résidant en Allemagne et percevant une partie de ses revenus en Turquie, n'avaient pas satisfait à cette condition et avaient donc été imposés par l'administration allemande pour les sommes perçues en Turquie. Ils avaient contesté leur imposition, en faisant valoir que la loi de modification de l'impôt était contraire à la convention fiscale germano-turque. La Cour fédérale des finances (Bundesfinanzhof), saisie en appel, a renvoyé l'affaire devant la Cour constitutionnelle fédérale (Bundesverfassungsgericht) en l'interrogeant sur la constitutionnalité de la disposition de la loi nationale qui dérogeait à la convention bilatérale.

      Pour la Cour constitutionnelle, la loi de modifrication de l'impôt litigieuse est conforme à la Constitution, quand bien  même elle contreviendrait à la convention fiscale.

      Se livrant à l'exégèse de l'article 59 al. 2 de la Loi fondamentale (Grundgesetz) qui permet l'introduction des traités dans l'ordre interne, la Cour rappelle qu'en application de cette disposition, les traités internationaux occupent le même rang que des lois fédérales dans la hiérarchie des normes, sauf à ce que d'autres dispositions constitutionnelles en décident autrement. Elle note, en revanche, que les principes généraux du droit international ont, de par la constitution, une valeur supérieure aux lois internes. la Cour estime à cet égard que le principe général du droit international selon lequel les traités obligent ceux qui les concluent (pacta sunt servanda) ne s'applique qu'à la relation qu'entretient l'Etat avec un autre Etat partie et ne fournit aucune indication quant aux effets que doivent produire en droit interne les normes conventionnelles et au rang qu'elles doivent y occuper.

     La Cour considère également, que les dispositions de l'article 59 al.2 ne font pas échec au principe selon lequel la loi postérieure peut déroger à la loi antérieure. Elle en déduit qu'une loi postérieure peut déroger à un traité antérieur, puisque celui-ci n'a que valeur législative. La Cour souligne que l'interprétation inverse irait à l'encontre de l'exigence constitutionnelle de démocratie ainsi que du principe dit " de la discontinuité parlermentaire" (parlamentarische Diskontinuität) qui postule qu'en démocratie, l'exercice de la souveraineté est limité dans le temps (Herrschaft auf Zeit). En application de ce principe, le législateur ne peut, par avance, faire obstacle à des modifications de textes susceptibles d'intervenir durant des législatures futures. N'étant, à la différence des autres pouvoirs, limité que par les seules prescriptions constitutionnelles, il doit avoir la liberté de modifier et de renouveler le paysage législatif. Par extension, l'existence d'un traité international ne saurait figer le droit en empêchant le parlement d'y déroger ultérieurement. Or, le législateur n'étant pas compétent pour dénoncer une convention internationale, il doit, pour le moins, disposer de la faculté de s'écarter d'obligations conventionnelles qui entrent dans son champ de compétence.

      La Cour est d'avis que le droit international n'exclut pas que des normes contraires à des traités produisent des effets en droit interne. Si selon l'article 26 de la Convention de Vienne sur le droit des traités, les traités internationaux doivent être appliqués de bonne foi, l'article 27 de ce texte précise que cette disposition vise seulement à exclure toute justification d'un manquement à l'échelle internationale en prenant pour prétexte une norme nationale. La Cour estime que la liberté qu'elle reconnaît au législateur ne porte pas non plus atteinte au principe de rang constitutionnel "d'attitude constructive à l'égard du droit international" (Völkerrechtsfreundlichkeit). Revenant sur la finalité de ce principe, la Cour précise qu'il s'agit avant tout d'une méthode d'interprétation du droit interne destinée à s'assurer que celui-ci ne diverge pas radicalement des obligations assumées par l'Allemagne dans le cadre de la coopération internationale et qui, en pratique, impose de choisir entre plusieurs interprétations du droit interne celle qui est la plus favorable au droit international. Il ne s'ensuit pas que la Völkerrechtsfreundlichkeit entraîne  une obligation constitutionnelle absolue d'exécuter tous les traités internationaux ni qu'elle ne permette au législateur de n'y déroger que dans des cas exceptionnels, c'est-à-dire lorsque cette application contreviendrait à des droits fondamentaux. Si le but de la Loi fondamentale est bien de permettre à l'Allemagne de s'intégrer dans la communauté des Etats libres et pacifiques, ceci ne doit pas se faire au prix du sacrifice de sa souveraineté, laquelle réside, en dernière analyse, dans ses dispositions constitutionnelles.

     Enfin, la Cour infirme le raisonnement de la Cour fédérale des finances, selon lequel le retrait unilatéral d'une convention fiscale irait à l'encontre du principe de l'Etat de droit. Ce principe au contenu très large ne pose ni interdiction, ni exigences précises. Il doit être interprété en prenant en compte l'ensemble des dispositions de la Loi fondamentale et en particulier ses dispositions expresses telle l'exigence de respect du principe démocratie. Il ne peut donc découler du principe de l'Etat de droit que des conventions internationales puissent prévaloir sur la loi interne, même de manière limitée.

    Il résulte de ces éléments, selon la Cour, que le législateur pouvait à bon droit contrevenir au contenu de la convention fiscale, l'abroger ou bien le modifier par une loi, sans porter atteinte à la constitution.

Europäische Verfassungen 1789–1990: Textsammlung

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Auteurs / Autoren:WISSMANN, HINNERK (HRSG.)
Source / Fundstelle:IN: Mohr Siebeck, 1. Auflage 2015.
Année / Jahr:2015
Catégorie / Kategorie:Droit constitutionnel, Verfassungsrecht
Mots clef / Schlagworte:Erklärung der Menschen- und Bürgerrechte, Grundgesetz, Verfassung, Verfassung Frankreichs vom 3. September 1791, Verfassung Frankreichs vom 4. Juni 1814, Charte Constitutionelle, Charte constitutionnelle du 4 juin 1814, CONSTITUTION, Constitution française du 3 septembre 1791, DDHC, Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, LOI FONDAMENTALE

ISBN 978-3-16-154203-9

Klappentext:

Die Textsammlung weist Gemeinsamkeiten und Unterschiede in der Entwicklung des »Projekts Verfassungsstaat« im epochen- und länderübergreifenden Vergleich auf. Den Mittelpunkt dieser Studienausgabe bilden deutsche Verfassungen des 19. und 20. Jahrhunderts, die typischerweise für Lehrveranstaltungen zur »Verfassungsgeschichte« im Grundlagen- oder Schwerpunktstudium herangezogen werden. Hinzu kommt eine Auswahl von weiteren Verfassungstexten, die die staatsrechtliche Moderne in Europa geprägt haben. Sie umfasst besonders wichtige Verfassungen europäischer Staaten ebenso wie zwischenstaatliche Vertragswerke. Der damit gespannte Bogen reicht von der Erklärung der Menschen- und Bürgerrechte in Frankreich 1789 bis zu den Römischen Verträgen von 1957 und dem 2+4-Vertrag von 1990. Ergänzt wird die Sammlung im Anhang durch die Verfassung der USA und Texte der englischen Rechtstradition, die erheblichen Einfluss auf das kontinentaleuropäische Verfassungsrecht hatten.

Darüber hinaus beinhaltet die Textsammlung inbesondere die Verfassung Frankreichs vom 3. September 1791 und die Verfassung Frankreichs vom 4. Juni 1814 (»Charte Constitutionelle«).

 

Das politische System der V. französischen Republik

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Auteurs / Autoren:KIMMEL, ADOLF
Source / Fundstelle:IN: Nomos, Das politische System der V. französischen Republik: Ausgewählte Aufsätze, 1.Auflage 2014.
Année / Jahr:2014
Catégorie / Kategorie:Droit constitutionnel, Staatsrecht
Mots clef / Schlagworte:Die V. Republik, NATIONALVERSAMMLUNG, Politische Parteien, Verfassung, VERFASSUNGSRAT, ASSEMBLEE NATIONALE, CONSEIL CONSTITUTIONNEL, CONSTITUTION

ISBN 978-3-8487-1420-9

Klappentext:

Der Band versammelt Aufsätze des Verfassers, die Probleme des politischen Systems der V. französischen Republik behandeln. Welchem Regimetyp – parlamentarisch oder präsidentiell – ist sie zuzuordnen? Wie sind Verfassungsnorm und Verfassungswirklichkeit zu beurteilen? Hat der Machtwechsel von 1981 (Wahl Mitterrands) zu einer neuen Verfassungspraxis geführt? Wer trifft die außenpolitischen Entscheidungen? Hat sich die Rolle der Nationalversammlung verändert?

Im zweiten Teil werden Fragen der Parteien und der politischen Kultur erörtert. Gibt es einen Antiparteienaffekt in Frankreich? Kann die V. Republik als eine Parteiendemokratie bezeichnet werden? Wie funktionieren die Koalitionsregierungen? Was bedeuten die Begriffe Republik, Nation, Verfassung in Frankreich? Wie hat sich die jakobinische Republik zur rechtsstaatlichen Demokratie entwickelt? Zwei Originalbeiträge analysieren die anfängliche Beurteilung des Regimes und ziehen eine Zwischenbilanz.

Redaktions­geheimnis und Quellenschutz in Frankreich und Deutschland

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Auteurs / Autoren:BRÖCKER, BENJAMIN
Source / Fundstelle:IN: Verlag Dr. Kovac, Schriften­reihe zum inter­natio­nalen Einheits­recht und zur Rechts­verglei­chung, Band 48, 1. Auflage 2015.
Année / Jahr:2015
Type / Typ:
Catégorie / Kategorie:Droit constitutionnel, Verfassungsrecht
Mots clef / Schlagworte:Grundgesetz, Grundrechte, MEINUNGSFREIHEIT, PRESSEFREIHEIT, PRESSERECHT, Quellenschutz, Charlie Hebdo, Droit de la presse, DROITS FONDAMENTAUX, LIBERTE D'OPINION, LIBERTE DE LA PRESSE, LOI FONDAMENTALE, Protection des sources

ISBN 978-3-8300-8442-6

Klappentext:

Das Grundrecht der Meinungs- und Pressefreiheit steht im Mittelpunkt der Herausbildung des modernen Staats. Es wird sowohl in der französischen Erklärung der Menschenrechte als auch im deutschen Grundgesetz an prominenter Stelle gewürdigt. Ein zentrales Element des Grundrechts der Pressefreiheit ist wiederum der Schutz des Redaktionsgeheimnisses und der damit verbundene Schutz von Redakteuren und Informanten. In der heutigen multimedial vernetzten Welt kommt den sogenannten "Whistleblowern" eine entscheidende Funktion für die Information der Gesellschaft zu. In Deutschland und Frankreich sind die juristischen und gesellschaftlichen Mechanismen zum Schutz der Pressefreiheit durchaus unterschiedlich angelegt. Der Autor untersucht ein aktuelles und umstrittenes Rechtsgebiet in zwei Kernstaaten der Europäischen Union. Die Rechtslage beider Länder wird detailliert dargestellt und daraufhin untersucht, welcher Schutz den Journalisten durch die jeweiligen Verfassungen und das einfache Recht garantiert wird. Dabei bezieht der Autor historische Besonderheiten ein, nimmt aber immer wieder Bezug auf aktuelle Entwicklungen in beiden Ländern wie das neue Gesetz zur Stärkung der Pressefreiheit aus dem Jahre 2012. Das Werk bietet einen ausführlichen Rechtsvergleich zwischen dem deutschen und französischen Recht auf diesem wichtigen Rechtsgebiet, das durch die Anschläge auf "Charlie Hebdo" aktuell im Mittelpunkt des öffentlichen Interesses steht. Das französische Recht wird dabei zum ersten Mal in dieser Gründlichkeit in deutscher Sprache präsentiert.

Verfassungsprozessuale Umbrüche: Eine rechtsvergleichende Untersuchung zur französischen Question prioritaire de constitutionnalité

Données bibliographiques / Bibliografische DatenPrinter
Auteurs / Autoren:WALTER, MAJA KATHARINA
Source / Fundstelle:IN: Mohr Siebeck, Reihe: Verfassungsentwicklung in Europa, Band 8, 2015.
Année / Jahr:2015
Type / Typ:
Catégorie / Kategorie:Droit constitutionnel, Staatsrecht, Verfassungsrecht
Mots clef / Schlagworte:Konkrete Normenkontrolle, Normenkontrollverfahren, Verfassungsmäßigkeit von Gesetzen, VERFASSUNGSRAT, CONSEIL CONSTITUTIONNEL, QPC, Question prioritaire de constitutionnalité

ISBN 978-3-16-153456-0

Klappentext:

Die Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) vollendete im französischen Verfassungsrecht den Ablösungsprozess von einer traditionellen Vorherrschaft des Gesetzes zu einem tatsächlichen Vorrang der Verfassung. Maja Katharina Walter analysiert in ihrer Arbeit die Hintergründe und Zusammenhänge, die zur Einführung dieses neuen Verfahrens führten und erörtert die theoretischen wie auch praktischen Facetten des Umbruchs, den das französische Recht durch die QPC erfahren hat. Darüber hinaus zeigt sie rechtsvergleichend, wie speziell die Reichweite von Normenkontrollkompetenzen den Status einer nationalen Verfassungsgerichtsbarkeit prägt. Im Vergleich mit deutschen Entwicklungen werden bestimmte Faktoren sichtbar, die in verschiedenen Rechtsordnungen zu Veränderungen in diesem Bereich führen können. Die QPC liefert so als modernes Beispiel Orientierungswerte für heutige verfassungsprozessuale Umbrüche in Europa.