Août 29, 2018

À l'occassion de l'affaire
Europäischer Haftbefehl II du Bundesverfassungsgericht, l'auteure traite l
'Identitätskontrolle, principe s'inscrivant dans la question de l'interaction entre l'ordre constitutionnel allemand et l'ordre juridique de l'Union et sur laquelle une série de décisions a été rendue, dont les fameuses décisions dites
Solange I et
Solange II.
Plan de l'article:
- I. - LA PLACE DE L'IDENTITÄTSKONTROLLE DANS LE SYSTÈME DE CONTRÔLE DU DROIT DE L'UNION : ESSAI D'UNE GRILLE DE LECTURE
- A. - Le point de connexion entre Identitätskontrolle et ultra-vires-Kontrolle : La garantie du principe de démocratie
- 1. Une même assise dogmatique : le principe de démoratie
- 2. Deux moyens de contrôle : l'ultra-vires-Kontrolle et l'Identitätskontrolle
- B. - Le point de connexion entre Grundrechtskontrolle et Identitätskontrolle : La garantie du noyau dur des droits fondamentaux
- 1. L'exégèse de la Grundrechtskontrolle : La consécration de la réserve Solange II
- 2. Le rôle supplétif de l'Identitätskontrolle : la garantie du respect de la dignité humaine
- II. - LA PORTÉE MATÉRIELLE DE LA VERFASSUNGSIDENTITÄT FACE À L'INTÉGRATION EUROPÉENNE : FOCUS SUR LA PARTIE ÉMERGÉE DU "NOYAU DUR IDENTITAIRE"
- A. - L'éclaircissement de la notion prétorienne de Verfassungsidentität : Sa conception dans le contexte du Mehrebenensystem
- B. - Une lecture au travers du prisme de la dignité himaine : L'inclusion du principe nulla poene sine culpa dans la Verfassungsidentität
Juil 12, 2018
Données bibliographiques / Bibliografische Daten |
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Auteurs / Autoren: | FOURMONT ALEXIS |
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Revue / Zeitschrift: | Les Petites Affiches, n°135 |
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Année / Jahr: | 2018 |
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Localisation / Standort: | Les Petites Affiches |
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Catégorie / Kategorie: | Droit constitutionnel, Procédure constitutionnelle |
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Résumé de l'auteur: Sur le fondement de l'article 93, alinéa 1 de la Loi fondamentale, la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe statue sur "l'interprétation de la présente Loi fondamentale, à l'occasion de litiges [portant] sur l'étendue des droits et obligations d'un organe fédéral suprême, ou d'autres parties investies de droits propres, soit par la présente Loi fondamentale, soit par le règlement intérieur d'un organe fédéral suprême". Dans le cadre du litige inter-organes, la Cour constitutionnelle fédérale d'Allemagne a estimé que le principe d'égalité des chances des partis politiques doit être effectif, y compris hors période de campagne électorale. Il s'agit là de l'un des principes constitutifs de l'ordre fondamental libéral et démocratique. Si le gouvernement fédéral est habilité à expliquer ses mesures, ce qui inclut le droit de les confronter aux objections critiques qui lui sont faites, il n'existe pas un "droit de riposte" (Recht auf Gegenschlag), selon lequel les organes étatiques peuvent répondre sur le même ton aux attaques subjectives ou diffamantes que leurs contempteurs leur adresseraient.
Pour consulter la décision de la Cour constitutionnelle fédérale:
https://www.bundesverfassungsgericht.de/SharedDocs/Entscheidungen/DE/2018/02/es20180227_2bve000116.html
Juin 12, 2018
Verfassungsänderung und Verfassungswandlung de Georg Jellinek paraît en 1906, mais il faut attendre 2018 afin que le texte allemand soit rendu accessible au public français non-germanophone. Il s’agit d’un « livre bref mais danse », issu d’une conférence donnée le 18 mars 1906 devant la Société des juristes viennois, se situant « aux frontières du droit public et de la politique », car « il est certainement tout à fait utile d’attirer l’attention sur quelques questions politiques d’une extrême importance, que la science allemande a seulement effleurées […] », écrit Jellinek.
Il s’agit d’une enquête, menée avec la finesse propre au juriste d’origine autrichienne ayant trouvé sa place à la
Ruperta Carola, l’Université de Heidelberg, qui porte sur la force de la « puissance suprême des lois fondamentales, socle stable sur lequel repose l’ensemble de l’édifice étatique » qui peut se trouver ébranlé par sa confrontation avec la réalité politique. Car « [q]u’on le veuille ou non, les lois fondamentales, comme toutes les autres lois, sont plongées par une nécessité inéluctable dans le cours des événements historiques », ce qui nous amène à nous interroger sur la manière dont sont modifiées les règles de droit contenues dans les constitutions. Ainsi, l’État souverain possède une « puissance de volonté illimitée » afin de « réviser sa constitution, l’abroger, la remplacer par une autre ». Ces changements surviennent parfois en dehors des chemins tracés par le droit : l’édifice institutionnel peut être la proie de bouleversements violents, de révolutions dont la conséquence est la création de droit nouveau. Il convient alors de se poser la question de savoir quelles sont les limites de ces changements. Jellinek distingue les révisions des mutations constitutionnelles. Les premières représentent des modifications des textes constitutionnels résultant d’ « actes de volonté intentionnels ». Les secondes sont des modifications qui ne laissent les textes « formellement inchangés » et résultent de « certains faits, sans que ceux-ci s’accompagnent nécessairement de l’intention d’opérer une telle modification ou de la conscience de le faire ». Pour l’auteur de la Théorie générale de l’État (
Allgemeine Staatslehre), la doctrine des mutations constitutionnelles est « d’un intérêt bien supérieur à celle des révisions constitutionnelles ». Au-delà des réflexions sur la différence entre ces deux notions et phénomènes juridico-politiques, l’opus de Jellinek analyse les lacunes constitutionnelles, l’état du parlementarisme et « ses mutations en Amérique et en Angleterre », la limitation du pouvoir des parlements par les institutions démocratiques.
La version française, fruit du travail de Marie Ange Roy, auquel s’est associé Olivier Jouanjan, traduit les subtilités de l’élégant langage de Georg Jellinek.
Jan 31, 2018
Données bibliographiques / Bibliografische Daten |
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Auteurs / Autoren: | MORON-PUECH BENJAMIN |
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Revue / Zeitschrift: | Recueil Dalloz, n°2, 18 janvier 2018 |
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Année / Jahr: | 2018 |
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Localisation / Standort: | Recueil Dalloz |
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Catégorie / Kategorie: | Droit civil, Droit comparé, Droit constitutionnel |
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Résumé: Le 10 octobre 2017, le Tribunal constitutionnel fédéral allemand a accueilli la demande d'une personne intersexuée qui prétendait que le refus d'inscrire une mention non binaire à son état civil était inconstitutionnel. Le juge de Karlsruhe considère que le refus d'inscription d'une mention positive constitue une atteinte injustifiée au droit de la personnalité de la personne, protégé par l'article 2, alinéa 2, en combinaison avec l'article 1er, alinéa 1er de la Loi fondamentale. Le refus est ainsi constitutif d'une discrimination fondée sur le genre, car la loi permet aux personnes ayant un genre binaire de bénéficier d'un marqueur de sexe, tandis que ceux ayant un genre non binaire en sont privés. Le Tribunal constitutionnel enjoint par conséquent au législateur allemand de modifier la législation en la matière d'ici à fin décembre 2018 afin de prendre compte la situation particulière des personnes n'ayant pas de genre binaire. Cette décision du juge constitutionnel allemand peut servir de modèle à la Cour de cassation française.
Pour consulter le texte intégral de l'article:
https://sexandlaw.hypotheses.org/files/2018/01/Moron-Puech-B.-Autre-sexe-outre-Rhin-D.-2018-p.-73-74.pdf
Pour consulter la décision commentée: 1 BvR 2019/16 - Rn. (1-69)
http://www.bverfg.de/e/rs20171010_1bvr201916.html
Déc 30, 2017
Données bibliographiques / Bibliografische Daten |
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Auteurs / Autoren: | RIEHM THOMAS ; BUCHER NADJA |
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Revue / Zeitschrift: | Revue trimestrielle du droit civil, n°4 octobre-décembre 2017 |
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Année / Jahr: | 2017 |
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Localisation / Standort: | Revue trimestrielle du droit civil |
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Catégorie / Kategorie: | Droit civil, Droit comparé, Droit constitutionnel |
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Résumé des auteurs: La question prioritaire de constitutionnalité, en ce qu'elle permet de contrôler le texte de la loi "tel qu'interprété par le juge", ouvre la voie au contrôle constitutionnel, quoique très limité, de l'action judiciaire. Dans l'ordre juridique allemand, par le biais du recours constitutionnel (Verfassungsbeschwerde), les juridictions judiciaires sont soumises à un contrôle constitutionnel plus étendu. Cet article démontre, par voie de comparaison, les profonds effets matériels d'un tel recours sur la conception du droit civil matériel - et sur la méthode d'interprétation du juge judiciaire. L'expérience allemande peut ainsi enrichir la réflexion sur une éventuelle extension de la question prioritaire de constitutionnalité à l'intégralité du droit positif français.